Charge mentale 📍 avez-vous franchi la ligne rouge ?

Méfiez-vous de trop d’abus…
votre cerveau a besoin de repos !

Mis à jour en 2025

Gros plan sur un homme frontalement éclairé, les mains appuyées sur les tempes, le regard tendu et la mâchoire serrée, traduisant une vive sensation de stress ou de surcharge mentale.

Charge mentale 📍 avez-vous franchi la ligne rouge ? par Sylvie Gendreau pour le blog — Le Nouveau Leadership

Qu’est-ce que la charge mentale ?

La charge mentale correspond à l’effort cognitif et émotionnel nécessaire pour traiter une information, prendre des décisions et rester attentif·ve : elle puise dans un « capital mental » limité, vulnérable à la fatigue, au stress et aux distractions.

C’est un élément clé dans l’aménagement d’un espace de travail efficace et sécuritaire. Plusieurs postes de travail sont exigeants et demandent de la part des « opérateurs » un niveau de concentration élevé et soutenu.

Deux questions cruciales se posent lorsqu’il s’agit d’évaluer la charge mentale d’un individu :

🚩 1. Pour un poste donné, la charge de travail est-elle acceptable

🚩 2. Comment mesurer la charge mentale ?

En ce qui concerne la charge de travail, l’objectif est d’évaluer l’impact négatif de cette charge sur le comportement de l’opérateur et, le cas échéant, sur la dégradation de sa performance. Il existe ainsi une « ligne rouge » à ne pas franchir.

Le mesure de la charge de travail ne va pas de soi, car il s’agit de distinguer clairement ce qui relève de la charge de travail comme telle, et ce qui relève de facteurs tels que la performance de l’opérateur ou encore de sa conscience de la situation (la conscience de la situation est la perception par l’opérateur de son environnement — temps, espace, situation — et sa capacité à projeter ce que sera cet environnement dans un temps plus ou moins long).

L’échelle NASA-TLX : repérer la “ligne rouge”

La NASA s’est depuis longtemps intéressée à repérer quelles pourraient être les lignes rouges à ne pas franchir pour différents postes de commande.

Tous ne sont pas appelés à commander un engin spatial, mais l’échelle d’évaluation développée par la NASA peut s’appliquer à n’importe quel poste de travail.

Il s’agit d’une mesure subjective qui se décompose en six composantes :

- Exigence mentale

- Exigence physique

- Exigence en terme de temps

- Exigence en terme d’efforts à fournir

- Niveau de frustrations

Chaque composante est mesurée sur une échelle de 10. Pour un type de travail donné, il est intéressant de mesurer la charge mentale pour différents scénarios :

- Une tâche qui exige un degré de concentration élevée.

- Une tâche qui nécessite d’avoir recours à des équipements ou à des interfaces complexes.

- Une tâche pour laquelle il n’existe pas de modes opératoires précis.

- Une tâche pour laquelle la charge de travail est élevée et l’échéancier est serré.

Calculer la moyenne pour chaque scénario et comparer les résultats. Il est intéressant et nécessaire de savoir comment notre charge mentale (dont le capital est limité) est réparti selon le type de tâches à accomplir.

Si la charge mentale au travail est excessive, elle risque d’entraîner des conséquences néfastes sur la santé en plus de présenter un risque accru d’accidents.

Développée pour les pilotes et opérateur·rice·s de la NASA, la NASA Task Load Index (TLX) reste aujourd’hui la référence en milieu professionnel. Elle décompose la charge mentale en six composantes, notées chacune de 1 à 10.


Faites le test

  1. Donnez-vous une note de 1 à 10 pour chaque composante :

Exigence mentale : Mon poste exige-t-il une attention soutenue ?
Exigence physique : Dois-je fournir un effort musculaire répété ?
Exigence temporelle : Suis-je toujours sous pression d’un délai serré ?
Efforts requis : Combien d’énergie mentale dois-je déployer pour réussir ?
Performance perçue : Mon niveau de réussite est-il satisfaisant ?
Frustration ressentie : Ressens-je irritation, découragement ou ennui ?

2. Calculez la moyenne des six scores.

Toute valeur dépassant 7/10 signale un risque de surcharge à corriger.


La variabilité de la fréquence cardiaque (VFC) : un indicateur bio-feedback

Il existe plusieurs approches pour mesurer la charge mentale, mais une méthode simple consiste à évaluer la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC, ou HRV en anglais).

La variabilité de la fréquence cardiaque est le degré de fluctuation de la durée des contractions du cœur, ou de l'intervalle entre deux contractions. La VFC s’intéresse à la régularité, alors que le rythme cardiaque ne concerne que la fréquence des contractions du coeur.

La variabilité cardiaque est une donnée fiable et reconnue par la Société européenne de cardiologie, elle est reliée à la capacité d’un individu d’auto-réguler ses états émotionnels et cognitifs ainsi que son état de santé général.


Prenez votre pouls :

La VFC mesure les variations entre deux battements de cœur. Plus elle est élevée, meilleure est votre capacité à :

  • garder votre calme,

  • réguler vos émotions,

  • vous adapter aux imprévus.

Des études montrent qu’une VFC élevée corrèle avec une note basse au NASA-TLX (moins de frustration) et une meilleure résilience face au stress. Grâce à des capteurs portables ou à des apps (Elite HRV, Kubios…), vous pouvez suivre votre VFC en temps réel et programmer des pauses respiratoires ou courtes méditations dès qu’elle chute.


Une étude récente a démontré qu’une VFC élevée correspond à un faible niveau de frustration tel que mesuré par l’indice NASA-TLX. Cet indice est communément utilisé pour mesurer la charge mentale en milieu de travail.

Une VFC élevée est aussi un indicateur d’une régulation émotionnelle efficace. L’individu qui a une VFC élevée s’adapte facilement et rapidement à son environnement.

L’intérêt d’utiliser la VFC pour mesure la charge mentale réside dans la simplicité de la technique de mesure. Et puisque la VFC est, depuis un certain temps déjà, utilisée par les athlètes pour leur entraînement (pour mesurer la capacité d’adaptation à une charge élevée d’entraînement), il existe plusieurs applications sur téléphone intelligent et montre.

Stratégies pour préserver votre énergie mentale

  • Micro-pauses programmées : 3×5 minutes de respiration ou d’étirements chaque jour.

  • Tâches groupées : regroupez vos activités à haute exigence cognitive en séquences de 60–90 min, séparées par des tâches plus légères.

  • Gestion des notifications : désactivez les alertes non essentielles pour limiter les interruptions.

  • Rituels de transition : créez un petit rituel (café, promenade) pour passer d’une tâche à l’autre et “réinitialiser” votre attention.

De courtes pauses de pleine conscience pendant la journée sont une excellente façon de reposer notre cerveau entre deux activités exigeantes.


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