Marionnettes et Métavers 🚩Vivons-nous dans une simulation ?
Cette question n’est pas nouvelle. Elle a inspiré plusieurs cinéastes (Matrix, Westworld…) et alimenté de nombreuses discussions parmi les philosophes.
Mis à jour en 2025
Photo : Florian Olivo - Leadership éthique 🚩Jusqu’où êtes-vous prêt à aller pour obéir aux ordres ? par Sylvie Gendreau, le blog du Nouveau Leadership, la Nouvelle École de Créativité
Ceci est...
une illusion
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Ceci est... une illusion 〰️
L’hypothèse de la simulation : enjeux pour leaders
Je vous convie à un peu pour stimuler votre imagination comment « vivre dans une simulation » pourrait encourager humilité et curiosité intellectuelle ?
On commence ?
Vivons-nous dans une simulation informatique ? Voilà une question qui ne peut laisser notre imagination indifférente. C’est d’ailleurs un excellent thème pour un dîner. Essayez… cela fonctionne à merveille pour enflammer les esprits.
Le premier qui a émis l’hypothèse qu’il serait possible que nous vivions dans une simulation a été le philosophe suédois Nick Bostrom.
« Supposons », dit-il, « que dans un futur très éloigné, une civilisation immensément plus avancée que la nôtre qui s’intéresse à des ‹ simulations historiques › d’êtres vivants ayant vécu dans un lointain passé galactique. Leurs passions les auraient poussés à créer une multitude d’entités qui en réalité ne seraient que des simulations. »
Bostrom suppute qu’à la longue, il y aurait beaucoup plus ‹ d’entités simulées › que ‹ d’entités réelles › et que sur Terre, la possibilité qu’il y ait une seule de ces entités réelles serait nulle.
Évidemment on peut s’objecter de multiples façons. Peut-être est-il impossible pour des entités simulées d’atteindre un niveau de conscience comme le nôtre. Il se pourrait aussi qu’une civilisation beaucoup plus évoluée que la nôtre ne s’intéresse tout simplement pas à ce type de simulation.
Personnellement, j’opterais pour cette hypothèse, bien qu’à considérer la passion avec laquelle les aficionados de jeux vidéo se consacrent à leur passion, il soit possible que je me trompe 😂. Après tout, les jeux de reconstitution sont très populaires auprès de certains groupes. Alors, amusons-nous…
Jouons le jeu quelques secondes !
Supposons que nous vivons dans une gigantesque simulation. L’idée d’un nombre réduit d’entités réelles qui régiraient les règles de fonctionnement de la simulation ressemblerait à l’idée que l’on se fait habituellement d’un dieu. L’être tout-puissant qui a conçu et qui préside à la destinée de tout ce qui existe.
Si tel est le cas, il est sans doute logique de vouloir plaire à celui ou celle qui contrôle les manettes de la gigantesque console pour s’attirer ses faveurs.
Si nous sommes bel et bien les marionnettes (ou plutôt les avatars) d’un immense jeu de simulation, il faut avouer que par les temps qui courent, notre performance narrative (conflits, revirements, drames, crises) est excellente. S’agit-il de plaire au dieu en question, ou de le distraire ? Imaginez le plaisir que doit éprouver ce dieu à la vue d’une « entité simulée » qui décide un jour de coloniser Mars ou d’acheter pour la mirobolante somme de 44 milliards de $, une organisation qui a pour fonction de s’échanger des textes de 280 caractères au maximum.
Ou de voir une entité qui aurait compris le jeu au point de créer lui-même une simulation dans la simulation en investissant 10 milliards de $ (même si la première tentative de son avatar a largement été ridiculisée par les Internautes), il ne doute pas que ce sera les divertissements de demain pour fuir un monde irrespirable. Pourquoi se contenter d’une vie ordinaire si on peut en simuler une extraordinaire ?
Matt Reed a créé un avatar qui est devenu viral sur Snapchat, reproduisant le premier avatar (raté, il faut bien l’admettre) de Mark Zuckerberg pour Horizon Worlds. Depuis, ils ont amélioré, mais la première version restera dans les mémoires 😄.
Il est évidemment impossible de prouver ou d’infirmer l’hypothèse de la simulation informatique universelle. Il se peut que le but de l’humanité soit de percer le secret de cette simulation. Mais que se passerait-il alors ? Le jeu prendrait-il fin aussitôt ?
Vous êtes d’accord avec moi ? Une soirée à imaginer différentes hypothèses risque de se terminer tard si vos invités se passionnent pour votre jeu.
Revenons à la réalité…
Qui choisissons-nous d’être ?
Qu’avons-nous envie de créer ?
Avec qui avons-nous envie de développer ce que nous souhaitons créer ?
Notre plus grande création n’est-elle pas notre vie ? Qui a envie d’être une marionnette dans la simulation de quelqu’un d’autre. Que nous pensions qu’il s’agit d’une simulation, ou que nous pensions être un sujet dans le royaume d’un dieu tout-puissant, nous n’en demeurons pas moins acteurs de l’expérience. Nous vivons dans un mystère que nous participons à créer. Aucun d’entre nous ne peut affirmer qu’il a les preuves d’une théorie précise plutôt qu’une autre. Mais chacun peut choisir la vie qu’il veut vivre.
À vous de jouer !
Trois questions pour votre propre « simulation de vie »
Qui pilote votre avatar ? (valeurs et intentions)
Quels mondes imaginez-vous ? (vision, projets)
Avec quels coéquipiers ? (collaboration, communauté)
Cultiver l’écoute et le silence
Nous n’avons pas les réponses à toutes nos questions, mais nous avons des pistes. Nous savons que nous ne manquons pas d’imagination (c’est un euphémisme). Et parmi ces pistes, il y a nos intuitions. Elles appartiennent à un monde beaucoup plus subtil. Pour les entendre, il faut cultiver l’art du silence et de l’écoute.
Lorsque nous nous ennuyons dans notre vie, lorsque nous sommes insatisfait.e ou frustré.e, il est temps de s’installer devant notre table à dessin et de commencer à esquisser les jeux de notre vie. Et c’est ainsi que, peu à peu, notre propre simulation prend forme dans la réalité.
Pour entreprendre ce processus, à la Nouvelle École de Créativité, nous créons notre cabine de pilotage dans le programme Ma vie telle que je l’imagine. Nous devenons Ulysse (on trouve cela plus inspirant de prendre le large au grand air. Chacun a droit à son odyssée personnelle.
Essayer de comprendre qui nous sommes avant de dire ou de conseiller aux autres qui ils doivent être ou ce qu’ils doivent faire, remet les pendules à l’heure.
Mieux se connaître n’est-il pas le meilleur chemin pour un leader qui souhaite accompagner ses équipes à s’épanouir davantage ?
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Références :
Poole, Steven. The big idea: are we living in a simulation? THe Guardian, Aug 2022. Sofia Pitt/CNBC-This Snapchat filter turned my face into Mark Zuckerberg’s viral Horizon Worlds metaverse avatar