Comment réussir à changer sans être motivé ?

De récentes études démontrent que la motivation ne serait pas requise pour changer un comportement.

Comment réussir à changer sans être motivé ?  par Sylvie Gendreau

Comment réussir à changer sans être motivé ? par Sylvie Gendreau

Qu’est-ce qui gouverne la plasticité dans notre cerveau ?

Des études japonaises récentes mettent en évidence le rôle spécifique joué par les neurotransmetteurs cholinergiques situés dans le striatum, une structure nerveuse subcorticale.*

Pour l’instant les chercheurs n’ont mené que des expériences japonaises que sur des rats.

Ils ont créé une habitude de substitution et mesurer le taux d’activation des neurotransmetteurs cholinergiques. Ils ont constaté que les niveaux mesurés sont significativement plus élevés que le taux normalement relevé chez les animaux de contrôle.

L’activation des neurotransmetteurs cholinergiques joue un rôle dans l’expression d’une nouvelle habitude, lorsqu’une nouvelle habitude est remplacée par une nouvelle en facilitant la plasticité comportementale.

Les résultats de cette étude confirment ce que plusieurs d’entre nous savent déjà : il est plus efficace de remplacer une habitude par une autre, plutôt que de tenter de la supprimer.

Mais pour substituer une habitude par une autre, il faut que nous puissions faire preuve de plasticité comportementale.

En d’autres mots, ce qu’il faut éviter :

- Se complaire dans nos anciennes habitudes et se contenter de réagir comme nous en avons l’habitude.

- Refuser d’explorer de nouvelles pistes, de nouvelles manières de faire.

Ce qu’il faut encourager :

- Réduire notre dépendance par rapport aux stratégies comportementales habituelles.

- Favoriser l’exploration de nouveaux comportements.

Il se trouve que les neurotransmetteurs cholinergiques auraient justement pour effet d’inhiber les neurones encodant nos vieilles habitudes.

L’impact des neurotransmetteurs cholinergiques concerne spécifiquement la substitution d’une habitude (existante) par une autre et leurs actions n’auraient pas d’impact sur le circuit de la gratification ou de la motivation. En d’autres mots, il s’agirait d’un mécanisme de reprogrammation « automatique » des habitudes sans que la recherche d’une gratification ou que la motivation n’ait de rôle à jouer.

Deux conclusions s’imposent :

1. Il est préférable de chasser une mauvaise habitude en la substituant par une autre, une bonne habitude de préférence.

2. Le processus de substitution pourrait être favorisé par l’activation de neurotransmetteurs sans que nous ayons à faire des efforts particuliers ou ayons besoin de motivation ou qu’on nous fasse miroiter une récompense.

*Aoki, S. And all. Cholinergic interneurons in the rat striatum modulate substitution of habits. European Journal of Neuroscience, Vol. 47, pp. 1194–1205, 2018.

Précédent
Précédent

Changer d'attitudes ou de comportements ?

Suivant
Suivant

📍 Pourquoi nous ruminons ?