🧠 La plasticité du cerveau
Depuis quelques années déjà, on sait que le cerveau évolue constamment. Il ne se fige pas à l’âge adulte pour ensuite lentement s’atrophier.
Le cerveau est plastique.
🧠 La plasticité du cerveau par Sylvie Gendreau, Le blog du Nouveau leadership
La magie des neurones
Le cerveau modifie sa structure et développe sans cesse de nouveaux réseaux de connexions entre les neurones.
Qu’est-ce que la plasticité cérébrale ?
Le cerveau, bien sûr, a besoin d’être alimenté en expériences nouvelles. Il a besoin d’être confronté à des défis pour élaborer de nouvelles stratégies d’adaptation et emmagasiner de nouvelles connaissances. Mais il ne s’active pas seulement à partir d’expériences, il se transforme aussi à partir de notre activité mentale, en d’autres mots, de nos pensées.
Mécanismes clés
La neurogenèse désigne la production de nouveaux neurones à partir de cellules souches neuronales, un processus longtemps jugé limité à la période prénatale, mais qui se poursuit à l’âge adulte dans des zones-clés comme l’hippocampe, favorisant l’apprentissage et la mémoire.
La synaptogenèse, quant à elle, correspond à la création de nouvelles connexions (synapses) entre ces neurones : en réponse à nos expériences, nos apprentissages ou notre activité mentale, les neurones forment et renforcent constamment ces « ponts » électriques et chimiques, sculptant ainsi les circuits cérébraux sur lesquels reposent nos compétences, nos habitudes et notre résilience.
Comment le cerveau se développe ?
Prenez l’exemple des non-voyants de naissance. Ils doivent faire l’apprentissage de l’écriture braille. Pour ce faire, ils s’en remettent aux toutes petites sensations qu’ils éprouvent à l’extrémité de leurs doigts. Il ne s’agit que de sensations tactiles. Des sensations qui n’ont strictement rien à voir avec les signaux qui sont captés par le nerf optique. Pourtant, ils réussissent à convertir ces signaux tactiles en images visuelles. Ce qui constitue pour le cerveau un changement de carrière à 180 degrés !
Le cerveau peut aussi changer, et de manière radicale, en réponse à des messages internes répétés de manière soutenue. Le cerveau se modifie en fonction de nos pensées et de nos intentions. Comparez ce potentiel à un capital immobilier. Ces sollicitations mentales peuvent littéralement modifier le cerveau en augmentant ou en diminuant son « capital de neurones ».
Renforcement vs élagage des connexions
Il en va de même des athlètes qui ont souvent recours à cette stratégie pour améliorer leur performance. Lorsque les athlètes utilisent l’imagerie mentale pour se concentrer sur une séquence précise de mouvements qu’ils exécuteront plus tard, les régions du cerveau situées dans le cortex moteur prennent de l’expansion.
De la même manière, des pensées à elles seules peuvent augmenter ou diminuer certaines zones du cerveau. Ces dernières ne se limitent pas au cortex moteur. Il peut s’agir de zones impliquées dans une gamme étendue de mécanismes physiologiques ou comportementaux : le circuit de l’anxiété, des troubles compulsifs, etc.
Bref, l’activité mentale, ou en d’autres mots nos pensées, produites par le cerveau, réussissent à transformer le cerveau lui-même.
Applications pratiques pour les leaders
Imagerie mentale pour préparer une prise de parole
Avant une présentation importante, prenez quelques minutes pour visualiser votre discours dans les moindres détails : imaginez-vous debout devant votre auditoire, articulant chaque idée avec assurance, ressentant le rythme de votre voix et captant les réactions positives. Cette répétition intérieure « entraîne » votre cortex moteur et auditif, renforce vos circuits de planification et réduit le stress le jour J.
Apprentissage continu et micro-formations régulières
Intégrez dans votre agenda de courtes sessions d’apprentissage (5–10 min) plusieurs fois par semaine : une vidéo de leadership, un article de recherche ou un exercice de réflexion sur un cas concret. Ces « micro-apprentissages » stimulent la neurogenèse et la synaptogenèse de manière cumulative, vous permettant de consolider sans surcharge de nouvelles compétences et perspectives.
Conseils pour entretenir votre plasticité au quotidien
Varier vos routines : changez régulièrement de trajet, d’environnement ou de mode de travail pour forcer votre cerveau à créer de nouvelles connexions.
Pratiquer la pleine conscience : 5 minutes de méditation ou d’ancrage respiratoire suffisent à renforcer les boucles attentionnelles et à favoriser la flexibilité cognitive.
Apprendre un nouvel hobby : musique, langue, code ou danse – tout nouveau défi active la croissance neuronale.
Faire de l’exercice physique : 30 min d’activité aérobie 3×/semaine augmente le BDNF, qui soutient la neurogenèse hippocampique.
Entretenir des liens sociaux : les échanges stimulants (réseautage, mentorat) renforcent les circuits liés à l’empathie et à la résolution de problèmes.
Alterner travail et pause active : programmer des « micropausess » toutes les heures (étirements, marche) préserve vos réserves attentionnelles et favorise la récupération neuronale.
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Référence
Davidson, R.J. and Begley, S. The Emotional Life of your Brain. Hudson Street Press, 2012.
Apprenez comment le cerveau fabrique votre réalité et mettez en place 3 routines pour la recalibrer au quotidien.