🚩 Entre vision, audace et ténacité, histoires d'entrepreneurs du Québec

À une certaine époque, des entrepreneurs visionnaires ont permis à des francophones de sortir de leurs tanières. Aujourd'hui, certains ont construit des empires.

Monique Parent lors de l’exposition retraçant l’histoire de l’entreprise Familez, fondée par son père 🚩 Entre vision, audace et ténacité, histoires d'entrepreneurs du Québec par Sylvie Gendreau, le blog du Nouveau leadership de la Nouvelle Ecole de

Monique Parent lors de l’exposition retraçant l’histoire de l’entreprise Familex, fondée par son père 🚩 Entre vision, audace et ténacité, histoires d'entrepreneurs du Québec par Sylvie Gendreau, le blog du Nouveau leadership de la Nouvelle Ecole de Créativité

L’importance d’avoir une vision !

À une certaine époque, au Canada, les anglophones occupaient les postes de pouvoir. Les francophones, pour la plupart, étaient exclus du cœur névralgique où les décisions importantes du pays se prenaient. Il y avait peu d’entrepreneurs visionnaires.

C’était avant la révolution tranquille !

Certains francophones ont fait des paris fous. Ils étaient déterminés à permettre au plus grand nombre de s’instruire et de travailler dans leur langue, le français. Et pour cela, il fallait une nouvelle répartition du pouvoir. Il fallait plus de créateurs et d’entrepreneurs pour dessiner un échiquier plus équitable.

Le visionnaire Michel Nadeau

Des hommes et des femmes avaient à cœur de prendre leur place même s’ils représentaient une minorité. Parmi eux, Michel Nadeau, qui a été mon professeur d'économie à l'université, puis mon mentor quand j'ai publié mes premiers articles au journal Le Devoir au début de mes études en sciences de la communication.

Des hommes et des femmes avaient à cœur de prendre leur place même s’ils représentaient une minorité. Parmi eux, Michel Nadeau, qui a été mon professeur d'économie à l'université, puis mon mentor quand j'ai publié mes premiers articles au journal Le

Michel Nadeau

Michel Nadeau est décédé le 19 octobre dernier. Il a consacré sa vie à faire rayonner la réussite des entrepreneurs du Québec. Dans les années 1970, il en faisait des stars, s’inspirant de la façon dont on orchestrait les campagnes de presse pour les athlètes et les artistes. En premier comme journaliste, puis comme éditorialiste et directeur des pages économiques du journal Le Devoir.

En dix ans, il est devenu un influenceur incontournable et il l’est resté tout au long de sa carrière. Michel Nadeau était la personne-ressource que les télévisions et les journaux appelaient pour avoir une opinion éclairée. Il a démocratisé l’économie et la finance avec ses dossiers détaillés sur les bâtisseurs du Québec.

L’entrepreneur visionnaire Serge Godin

À titre d’exemple, Michel Nadeau suivait de près les avancées de cette entreprise fondée au Québec en 1976 par deux hommes âgés de 26 ans à l’époque, Serge Godin et André Imbeau.

Aujourd’hui, la valeur du groupe mondial de services-conseils en technologie s’élève à plus de 20 milliards de dollars.

Il y a encore quelques années, peu de personnes auraient pu s’imaginer que des francophones du Québec pouvaient construire de tels empires.

Serge Godin, co-fondateur de CGI

CGI fondée au Québec en 1976 par deux hommes âgés de 26 ans à l’époque, Serge Godin et André Imbeau.

André Imbeau, co-fondateur de CGI

J’ai travaillé avec Serge Godin à cette époque sur la planification stratégique de l’entreprise et le développement corporatif. J’ai pu apprécier l’impact du travail de Michel. Ses articles nous aidaient à vulgariser et à communiquer une vision ambitieuse, mais également ‘humaine’. Michel savait que Serge avait la trempe d’un leader, qu’il était un visionnaire et qu’il était essentiel que tous le comprennent.

Il y a encore quelques années, peu de personnes auraient pu s’imaginer que des francophones du Québec pouvaient construire de tels empires.

En 2020, CGI a dépassé la Banque Nationale et la Financière Power pour devenir la quatrième entreprise québécoise ayant la plus forte valeur boursière.

Michel Nadeau a poursuivi sa carrière à la Caisse de dépôts et placements du Québec pendant 18 ans où il a pu agir directement pour favoriser l’essor des entrepreneurs québécois, puis à l’Institut sur la gouvernance des organisations privées et publiques (IGOPP) qu’il a co-fondé avec Yvan Allaire.

Préparer la relève pour des transitions en douceur

Les francophones du Canada doivent beaucoup à ces hommes et ces femmes qui ont eu des visions ambitieuses. Ils ont grandement contribué au développement de l’économie du Québec et du Canada. Ces leaders ont ouvert la voie aux générations suivantes.

En 2020, Serge Godin a annoncé qu’il partage désormais son poste de président exécutif du conseil avec sa fille Julie, âgée de 45 ans, à qui il compte céder un jour le contrôle de la multinationale québécoise.

Soutenir les jeunes en toutes circonstances !

Homme engagé et généreux, Michel Nadeau n’a pas hésité une seconde quand je lui ai demandé de siéger sur le conseil d’administration d’Oxy-Jeunes en 1997, comme vice-président, avec deux amies, Jovette Demers, la présidente et Monique Parent., la trésorière. Pendant 22 ans, ils ont formé un trio dynamique et dévoué au service de cet organisme à but non lucratif qui soutient l’expression et l’épanouissement des jeunes Montréalais de 12 à 22 ans. Oxy-Jeunes encouragent la créativité et l’inclusion, en offrant des espaces et des projets de création et de diffusion artistiques.

Avant eux,
il y a eu l’entrepreneur Roméo Parent…

Monique Parent, conseillère de La Nouvelle École de Créativité est la fille d’un homme qui lui aussi, à son époque, a été un visionnaire.

Cette femme qui a mené deux carrières, 20 ans comme avocate, le Barreau du Québec vient de célébrer les 50 ans de cette pionnière qui a présidé de nombreux comités. Et 20 ans, dans le domaine de la finance comme gestionnaire de portefeuilles.

Femme engagée et généreuse, elle a siégé sur les conseils des hôpitaux, et consacre, depuis 40 ans, son temps pour la cause des arts et de la culture. Elle a été pendant plus de 20 ans membre du conseil d’administration du Musée d’art contemporain de Montréal et aujourd’hui, elle est membre, depuis bientôt 20 ans, du comité d’acquisition du Musée des Beaux-Arts-de-Montréal.

La naissance de Familex

Monique est la fille du pharmacien Roméo Parent qui s’est inspiré, en 1928, des compagnies américaines spécialisées dans la vente à domicile de produits d’usage domestiques et pharmaceutiques.

Il savait comment fabriquer bon nombre de ces produits. Sa femme Laurence, fille de médecin, avec qui il a eu 9 enfants, l’a appuyé dès le départ.

L’aventure a commencé à l’arrière de sa pharmacie et dans un garage voisin. Dès la première année, la gamme Familex comptait déjà 150 produits !

Chaque année, Familex produisait, pour ses clients, un calendrier qui mettait en scène la vie quotidienne de familles heureuses. Monique Parent, la cadette de la famille, jouait souvent le rôle de la charmante petite fille.

Chaque année, Familex produisait, pour ses clients, un calendrier qui mettait en scène la vie quotidienne de familles heureuses. Monique Parent, la cadette de la famille, jouait souvent le rôle de la charmante petite fille.

Laurence Parent, une femme accomplie

Laurence Parent était une femme remarquable qui a développé cette entreprise avec son mari en s’occupant de ses neuf enfants ! Au décès de son mari, en 1958, elle le remplace à la présidence avec ses fils, Jacques à la vice-présidence et Maurice, le secrétaire-trésorier. Laurence Parent était déjà présidente de la filiale, les produits Jito.

Une exposition qui retrace l’histoire de Familex

Si je peux vous parler de cette histoire, c’est grâce à une exposition organisée par l’Écomusée du fier monde. Tous les artéfacts présentés constituent une riche trace du passé industriel du quartier Centre-sud de Montréal et de l’histoire d’un entrepreneur et de sa famille.

L’équipe responsable de l’exposition Familex, la conservatrice Julie Landreville (qui n’est pas sur la photo) Simon Parent, le directeur de l’Écomusée, Éric Giroux et Mathieu Régnier.

L’équipe responsable de l’exposition Familex : la conservatrice Julie Landreville (qui n’est pas sur la photo) Simon Parent, le directeur de l’Écomusée Éric Giroux, et Mathieu Régnier.

Monique Parent et son compagnon, Réjean-d’Amours, devant l’Éco Musée du fier monde situé dans un magnifique immeuble, datant des années 20, un ancien bain public.

Monique Parent et son compagnon, Réjean-d’Amours, devant l’Écomusée du fier monde situé dans un magnifique immeuble, datant des années 20, un ancien bain public.

Témoignage de Clément Richard

Pour vous parler de l’exposition, j’ai recueilli le témoignage d’un autre homme qui a également beaucoup contribué à l’essor du Québec.

Ministre des Communications dans le cabinet Lévesque, au début des années 1980, puis Ministre des Affaires culturelles dans les cabinets Lévesque et Johnson de 1981 à 1985, Clément Richard a soutenu, avec conviction et passion, des entrepreneurs et des créateurs québécois dont le Cirque du Soleil à ses tout débuts.

Un autre homme engagé et généreux qui a été membre du conseil d'administration de la Place des Arts, du Musée des beaux-arts de Montréal, du Conseil des arts du Canada, de la Compagnie Jean Duceppe et de l'Orchestre métropolitain.

Et comme vous pourrez en juger dans la vidéo ci-dessous, il a été un témoin privilégié puisque sa mère était cliente de Familex !

Je n’ai pu m’empêcher de penser à la série culte américaine Mad Men. Roméo Parent avait assurément le sens du marketing. Il a eu le flaire de développer un bataillon de représentants.

Le vendeur était communément surnommé « Monsieur Familex ». En 1970, toutefois, c’est l’arrivée d’une brigade de 3000 conseillères beauté qui se consacrent à la vente de cosmétiques.

Lorsqu’on regarde dans le rétroviseur, il est vertigineux de voir les changements de société en si peu de temps. Plusieurs choses peuvent être accomplies dans une vie. Il est rassurant de voir le parcours d’entrepreneurs visionnaires généreux qui ont fait beaucoup pour leur famille, leur communauté et leur pays.

Que retenir de ces exemples ?

Les entrepreneurs visionnaires font preuve de ténacité, d’audace et de générosité. Ils osent faire des paris fous, et ils les concrétisent.

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