LEADERSHIP & FINANCE 🚩tirer parti de vos émotions

Qui ne se méfie pas de ses émotions ? On a souvent l’impression qu’elles nous mènent par le bout du nez. Et malgré cela, on ne jure que par elles.

Mise à jour en 2025.

LEADERSHIP & FINANCE 🚩Émotion quand tu nous tiens !

PHOTO : Nathan Dumlao / LEADERSHIP 🚩ÉMOTION QUAND TU NOUS TIENS ! par Sylvie Gendreau, le blog du Nouveau leadership, La Nouvelle École de Créativité

Qu’est-ce qu’une émotion ?

S’il faut se fier aux neurosciences et à la théorie de l’évolution, les émotions ont joué et continuent à jouer un rôle essentiel dans notre développement et celui de notre espèce.

Une émotion n’est jamais seule en scène. Elle fonctionne toujours en tandem avec la cognition. Le couple émotion cognition est une réponse en réaction à une situation donnée ou à un trait de personnalité qui s’est développé au fil du temps.

Pourquoi redouter et chérir ses émotions

Une émotion, c’est…

Rôle évolutif et neurobiologique des émotions

1. Le résultat d’un long processus d’évolution et de développement neurobiologique ;

Duo émotion–cognition : moteur de la conscience

2. Une composante psychologique essentielle de la conscience ;

3. Une réponse positive ou négative à une situation donnée.

Fondements neuroscientifiques des émotions

Nos émotions déterminent à la fois le contenu et les centres d’intérêt de notre conscience tout au long de notre existence.

Ce sont les émotions qui font en sorte que nous sommes motivés et que nous cherchons à nous informer.

Les sentiments que nous éprouvons et les émotions qui en résultent dictent nos pensées et nos comportements.

Enjeu : du réflexe « je me fie à mon instinct » à une prise de décision équilibrée

Les émotions, même les plus essentielles, celles dont on ne prend pas toujours conscience, déclenchent des actions immédiates et permettent ainsi de nous adapter très rapidement à toutes sortes de situations.

Ces actions sont cruciales pour notre survie et notre bien-être. Les émotions positives sont multiples (joie, amour, intérêt) ainsi que celles qui sont négatives (tristesse, haine, dégoût, peur). Il y a aussi les émotions que l’on qualifie d’émotions sociales (honte, culpabilité, mépris).

Lorsqu’on traverse une période difficile, on a l’impression que ce sont les émotions négatives qui prennent le dessus. La raison bat en retraite. Cela affecte nos décisions et nos actions. On éprouve de la difficulté à se recentrer. On peut être porté à tomber dans l’excès contraire ; à vouloir s’en remettre à la raison pure. Et pourquoi pas aux algorithmes ? Ce serait eux qui, désormais, décideraient pour nous et nous déchargeraient complètement de nos affects !

Émotions et marchés financiers

Montagnes russes émotionnelles en période de crise

Prenons l’exemple des marchés financiers. En temps de crise, ils fluctuent comme des montagnes russes. Dans un tel contexte, il est plus difficile de prendre des décisions de vendre ou d’acheter ? Les émotions peuvent prendre le dessus presque à l’insu du trader s’il n’en est pas conscient.

Si c’est le cas, pourquoi ne pas tout confier aux algorithmes ?

Limites des algorithmes face aux anticipations humaines

Comme le rappelle Denise Skull dans son livre Market Mind Games, les marchés financiers sont eux aussi des constructions humaines. Par conséquent, ils ne sont pas régis par des lois immuables et prévisibles.

Le défi de l’investisseur est de prédire la perception future des autres intervenants sur les marchés.

Biais de panique versus opportunité

Tous les calculs de probabilités dont les algorithmes reflètent (certes de façon efficace) ce qui s’est produit dans le passé, mais ne peuvent en aucun cas prédire ce qui se produira à l’avenir.

Les marchés ont leur langage propre (patterns, nombres, symboles) et ce langage n’est pas une équation mathématique, il n’est pas absolu. Le jeu consiste à apprendre à interpréter l’ensemble de ces codes le mieux possible.

Il faut faire preuve à la fois de raison et d’émotions pour lire entre les chiffres et prendre la bonne décision : acheter, vendre ou ne rien faire !

Face à une situation incertaine, le cerveau humain doit combler le fossé entre ce qui est connu et ce qui ne l’est pas en se fiant à des éléments parfois difficiles à cerner : le contexte, l’environnement, une situation donnée.

Nos croyances créent des conditions préalables et constituent ainsi un contexte que nous devons toujours prendre en considération.

Toute décision suppose une émotion. Par conséquent, cette émotion doit être considérée comme une donnée à part entière et doit être intégrée comme telle dans le processus de prise de décision.

Une émotion peut être classée comme suit :

(1) Ressentis de type physique (fatigue, faim, tension) ;

(2) Ressentis de type émotionnel (d’une part, entre les idées préconçues, les expériences passées et d’autre part les jugements et les décisions).

Le trader-leader conscient de ses affects

Un trader, surtout s’il est à l’emploi d’une entreprise qui a accès à de puissants algorithmes, a désormais accès à des outils pour l’aider dans ses recherches et sa prise de décisions. Les algorithmes sont très utiles, mais ne remplacent pas le travail du trader. Le secret demeure la capacité d’analyse, la discipline et la connaissance des bons outils pour tenter de comprendre le marché.

Le professeur Jose Blasco, fondateur de Traddictive est l’inventeur d’une application très utile pour les traders : AutoUFOs et AutoClimate.

Un des problèmes importants que rencontrent les jeunes traders (et parfois les plus expérimentés), c’est de s’imaginer que les émotions ne les influencent pas dans leurs décisions. Or bien entendu, c’est faux. Un Humain demeure un Humain (et c’est heureux 😂). Imaginez à quoi ressemblerait un monde sans émotions ! FINI larmes, mais également FINI rires.

Peu importe notre domaine d’activité, que l’on soit un trader, un médecin, un ingénieur, nos émotions nous influencent. Un leader doit être conscient, le plus possible, de ses émotions et de celles ressenties par les membres de son équipe.

Cartographier ses déclencheurs émotionnels (fatigue, peur, euphorie)

→ Discipline et outils : combiner algorithmes et jugement humain

→ Exercice pratique : tenir un journal de trading émotionnel

Transposer au leadership d’équipe

→ Détecter l’émotion collective avant qu’elle ne sabote la collaboration

→ Créer des rituels de régulation émotionnelle (check-ins, pauses respiratoires)

→ Former ses collaborateurs à l’« autopsie émotionnelle » de chaque projet

Les technologies jouent un rôle important dans nos vies, mais ne nous déchargent pas de notre première responsabilité : développer nos compétences pour optimiser notre intelligence émotionnelle.

Défi : cette semaine, identifiez trois décisions où vous étiez surexcité·e ou stressé·e et réévaluez-les en appliquant un temps de pause et de recueillement émotionnel.

Émotions et raison ne s’opposent pas, elles se complètent !

Dans la finance comme dans le pilotage d’équipe, votre force est de reconnaître vos affects — peur, joie, impatience — et de les intégrer comme indicateurs précieux. Mettez en place dès maintenant un rituel de « pause émotionnelle » avant chaque décision importante, notez ce que vous ressentez, puis confrontez-le aux données factuelles. Vous découvrirez que la maîtrise émotionnelle est l’atout maître du leader averti et du trader performant.


Vous avez aimé cet article…
Recevez la lettre du Nouveau Leadership



Références :

De Sousa, Ronald. What Philosophy Contributes to Emotion Science. Philosophies 2022, 7, 87.

Izard, C.E. Emotion Theory and Research: Highlights, Unanswered Questions, and Emerging Issues. Psychology Department, University of Delaware, Newark, Delaware, 2009.

Shull, Denise. Market Mind Games. McGraw Hill. 2012.


Précédent
Précédent

Leadership 🚩 Une extraordinaire disruption de la main-d’œuvre force le changement

Suivant
Suivant

Leadership 🚩 Burn-out à la hausse. Comment les entreprises peuvent agir ?