🚩 Des « Jobs à la con » Comment redonner du sens et stimuler l’engagement

Vous êtes-vous déjà demandé si votre job était utile ? Si la réponse est non, attention à votre santé ! Découvrez comment sortir de cette spirale infernale pour vous ou vos collaborateurs et collègues.

Photo : JC Gellidon 🚩 Des « Jobs à la con » à profusion ! par Sylvie Gendreau, le blog du Nouveau leadership

Photo : JC Gellidon 🚩 Des « Jobs à la con » à profusion ! par Sylvie Gendreau, le blog du Nouveau leadership

Quelles conséquences morales et psychologiques si vous avez l’impression d’occuper un emploi inutile ?

C’est la question que s’est posée l’anthropologue David Graeber dans son livre Bullshit Jobs.

Une question qui fait débat !

D’entrée de jeu, il faut tout de même avouer que la question fait débat. Surtout si le job en question est bien rémunéré, stable, et ne requiert qu’un minimum de compétences et d’effort.

Pourtant ceux qui occupent des jobs à la con, pour la plupart du moins, se plaignent. De quoi au juste ? Ils se sentent nuls ou déprimés. Leur souffrance est d’autant plus grande qu’ils ont de la difficulté à l’expliquer. Ils sont incapables de mettre le doigt sur ce qui cloche.

Graeber donne l’exemple d’Éric. Il occupait le poste d’administrateur d’interface dans une grande entreprise de design. Il s’agissait, pour Éric, de gérer un intranet pour permettre aux sept succursales du groupe de partager différents projets en cours de réalisation. En réalité l’interface s’est avérée être la lubie d’un des associés. Les autres partenaires, plutôt que de le contredire, ont donné l’aval au projet, mais ont tout fait pour s’assurer que le projet ne fonctionne pas.

Que faire lorsqu’on est coincé dans une situation absurde ?

L’absurdité de la situation dans laquelle Éric a été plongé était amplifiée en raison de son incompétence. Alors qu’Éric ne possédait pas les compétences requises, l’entreprise était prête à augmenter son salaire pour le garder.

Certains seraient tentés d’envier la situation dans laquelle Éric se trouvait. Être payé pour ne rien faire, ou presque, et de surcroît sans surveillance, pourrait susciter la jalousie de certains collègues. Pourtant, cette situation l’a détruit à petit feu.

Si l’on tentait de résumer les plaintes formulées par Éric et qui recoupent celles d’autres travailleurs qui partagent le même sort, tout en exerçant des jobs différents, on pourrait les formuler comme suit :

🚩 La désagréable impression de futilité.

🚩 Être obligé de faire acte de présence en accomplissant des tâches inutiles, et ressentir ainsi la désagréable impression de participer à un jeu de faux-semblants et, circonstances aggravantes, un jeu inventé par quelqu’un d’autre, et qui n’est souvent qu’une manière d’imposer un pouvoir.

🚩 Le mensonge qui provoque une indignation. Indignation analogue à celle que ressentent les télévendeurs obligés de piéger les gens ou de faire pression sur eux pour qu’ils agissent contre leur intérêt.

🚩 L’arnaque ratée. On a souvent l’impression que dans un job à la con, le travailleur arnaque son patron, qui plus est avec son consentement. Mais c’est précisément cela qui est l’élément perturbateur. Le travailleur n’a même pas la satisfaction d’avoir mis en place sa propre arnaque.

Graeber résume l’impact d’un job à la con sur la santé mentale de la manière suivante :

«  Quand le métier censé donner un sens à votre existence ne se résume plus qu’au pire aspect de tout job salarié, il n’est pas étonnant que votre âme se révolte : c’est une attaque directe contre ce qui vous rend humain.  »
— David Graeber

Si vous êtes aux prises dans cette situation, c’est le moment d’occuper votre temps libre pour réfléchir à votre vie et aux façons de trouver du sens à vos actions.

Et si vous êtes un leader ou un dirigeant, il est sain de se rappeler à quel point il est important de réfléchir à différents scénarios pour que vos co-équipiers et collaborateurs trouvent du sens à leurs actions. Leur offrir un emploi, des tâches à accomplir et des objectifs à atteindre ne suffisent pas à combler des besoins humains essentiels.

Donner du sens à l’action !

Dans son ouvrage, qui a fait beaucoup de bruit, Bullshit Jobs, David Graeber met à mal la prédiction du célèbre économiste John Maynard Keynes qui, en 1930, prédisait que d’ici la fin du vingtième siècle les progrès technologiques permettraient d’instaurer la semaine de travail de quinze heures. Si, sur le plan technique, Keynes avait raison, il faut toutefois admettre qu’en pratique cela ne s’est pas produit.

Au contraire, de multiples moyens techniques ont été déployés pour nous faire travailler encore plus et pire, des emplois inutiles ont été créés. De sorte que des populations entières consacrent la totalité de leur vie professionnelle « à effectuer des tâches dont elles pensent secrètement qu’elles n’ont pas vraiment lieu d’être. »

Comment en est-on arrivé là ?

L’explication n’est pas d’ordres technologique ni économique. Les raisons pour lesquelles nous effectuons des tâches inutiles, qui nous prennent de plus en plus de temps et qui de surcroît sont de moins en moins bien payées, sont de nature morale et politique. Greaber prétentd que la classe dirigeante a vite compris « qu’une population heureuse, productive et jouissant de temps libre est un danger mortel. »

Ne négligeons pas l’aspect moral

Dans nos sociétés, le travail est en soi une valeur morale. Ainsi, quiconque refuserait de consacrer le plus clair de son temps à une discipline de travail intense, peu importe qu’elle soit inutile, mérite d’être privé de tout moyen d’existence.

Les conséquences sont multiples.

Cette situation engendre de la rage. Et dans nos sociétés, cette rage est redirigée vers ceux dont l’activité a un sens véritable. Ceux qui exercent un métier utile. Cette redirection se manifeste selon la règle suivante : « Plus un travail bénéficie clairement aux autres, moins il est rémunéré. »

Comment Greaber définit un job à la con ?

« Un job à la con est une forme d’emploi rémunéré qui est si totalement inutile, superflue ou néfaste que même le salarié ne parvient pas à justifier son existence, bien qu’il se sente obligé, pour honorer les termes de son contrat, de faire croire qu’il n’en est rien. »

Une étude américaine réalisée en 2016, illustre à quel point en un an seulement, de 2015 à 2016, les activités que le travailleur américain a consacré au cœur de son travail, est passé de 46% à 39%.

Alors, à quoi le travailleur américain occupe-t-il son temps si ce n’est pour le cœur de son travail ?

🚩 16% de son temps : e-mails

🚩 11% : réunions utiles et/ou productives

🚩 11% : tâches administratives

🚩 10% : réunions inutiles

🚩 8% : interruptions pour accomplir des tâches inutiles

🚩 5% : tout le reste

S’interroger sur l’utilité ou l’inutilité de son job peut tout naturellement pousser plusieurs à vouloir en changer. Mais pour ce, il est impératif de s’interroger sur le sens de sa vie.

Changer d'emploi ou d'activités est possible !

Mais peu importe le changement, ce qui importe avant de changer, c'est de s'offrir le temps nécessaire pour mieux se connaître et se doter d'outils pour prendre des décisions éclairées pour soi.

Protocole en 5 étapes pour réorienter ses missions

  1. Inventaire

  2. Classement Valeurs ajoutée vs NVA

  3. Élimination/délégation

  4. Reformulation autour d’un but clair

  5. Suivi de la satisfaction et des résultats

    Cas pratique

    Happily.ai – automatisation du feedback pour libérer la valeur humaine

    Une grande entreprise de services professionnels utilisait un processus manuel et fastidieux pour recueillir le feedback des équipes et identifier les points de friction : formulaires à compiler, relances par e-mail, consolidation de résultats… Un travail de coordination qui mobilisait l’équivalent de 3 ETP en support RH, sans véritable valeur ajoutée pour les collaborateurs.

    Action

    • Mise en place de Happily.ai (plateforme de feedback continu) pour automatiser les enquêtes d’humeur et les one-to-one :

      1. Les managers programment des “check-ins” asynchrones via l’outil.

      2. Les collaborateurs répondent en 2 minutes, à tout moment.

      3. L’IA synthétise automatiquement les tendances et alerte en cas de signaux d’alerte.

    • Redéploiement des 3 ETP vers des missions à haute valeur : coaching, formation, planification stratégique des talents.

    Résultats blog.happily.ai

    • eNPS interne passé de –13 à +23 en 2 mois, puis à +84 un an plus tard.

    • Gain de temps : 90 % de réduction du volume de tâches manuelles de remontée d’information.

    • Engagement managers : +30 % de satisfaction dans la prise en main des équipes (plus de recul, moins de tâches administratives).

    Pourquoi ce cas parle aux dirigeants

    1. Simplicité : un déploiement rapide sans rupture des process existants.

    2. Mesurabilité : indicateurs clairs (eNPS, temps économisé, satisfaction managers).

    3. Recentrage : les “jobs à la con” (collecte, consolidation) sont supprimés, et les RH/support canalisent leur énergie vers l’accompagnement et la montée en compétences.

Défis dirigeants : Lancer un diagnostic en interne pour co-construire de nouveaux rôles en utilisant des outils ou l’IA pour atteindre les résultats plus rapidement.

Les “jobs à la con” ne sont pas une fatalité mais un signal : celui d’une énergie mal canalisée. En appliquant notre protocole en 5 étapes (inventaire, classement, élimination/délégation, reformulation, suivi) et en vous inspirant du cas Happily.ai, vous pouvez transformer ces tâches sans valeur en missions porteuses de sens. Lancez dès maintenant l’inventaire de vos activités et libérez ainsi votre équipe pour qu’elle concentre son talent là où il ajoute de la valeur — pour votre organisation et pour le bien-être de chacun.


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Références :

Graeber, David. Bullshit jobs. Les liens qui libèrent, 2018.


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