Des vêtements fabriqués avec des déchets ?
Oui, vous avez bien lu. Seriez-vous prêt à aller jusque là ?
Photo Phoebe English - Des vêtements fabriqués avec des déchets
Vous le pourriez, bien sûr, poussé par un sentiment de responsabilité face au gaspillage et à l’empreinte que laisse l’industrie du vêtement. L’incitatif écologique qui guiderait votre comportement de consommateur serait tout à fait légitime, car l’industrie du vêtement est l’une des plus polluantes au monde.
Vous choisiriez vos vêtements non pas en fonction de celui ou celle qui les fabrique, mais selon leurs constituants et leur processus de fabrication.
Évidemment tout est question de style ou de goût. Pour que des vêtements durables puissent se vendre, encore faut-il que des designers de talent proposent à leur clientèle des produits qui suscitent un intérêt autre que la façon dont ils ont été fabriqués.
Peut-on vraiment fabriquer des vêtements intéressants à partir de déchets ? Et si oui, de quels vêtements s’agit-il ? Qui sont ces designers ? Que proposent-ils ?
Ils sont plus nombreux qu’on ne le croie à créer des marques de vêtements faits à partir de déchets comme le fait remarquer.
Je reproduis ici quelques exemples dénichés par Chekii Harling dans son article pour The Guardian :
Amelie Gaydoul
Amelie Gaydoul. Elle utilise de vieilles serviettes et nappes de restaurant (taches incluses) pour confectionner sa collection de vêtements. Les serviettes et les nappes proviennent du restaurant de sa grand-mère. Elles servent de prétexte pour accoler au défilé de ses créations une mémoire visuelle et historique.
Duran Lantink
L’approche de Duran Lantink est très différente. Le designer confectionne ses vêtements en fusionnant les rebuts de marques de renom (Hermès, Dries Van Noten ou encore Nike) : les invendus, les usagés, les rejets. Le goût lui en est venu en découpant les vêtements de sa mère qui avait une prédilection pour Margiela et Gucci.
Cecily Cracroft-Eley
Cecily Cracroft-Eley puise son inspiration dans l’iconographie des arts africains. En cela, son séjour en Ouganda l’a profondément marquée. Elle introduit dans ses créations une gamme étendue de produits naturels (écorce, coquilles de noix, jute…) a recours à des techniques artisanales de fabrication en intégrant des collaboratrices ougandaises, sur place.
Priya Ahluwalia
Lors d’un voyage en Inde, Priya Ahluwalia a pris conscience de l’énorme quantité de déchets générés par l’industrie du vêtement. Elle aussi réassemblé les rejets des marques en s’inspirant, comme elle se plaît à le rappeler, de ses triples origines : mère indienne, père nigérien et beau-père jamaïcain.
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Leo Carlton
Pour Leo Carlton, c’est à la tête qu’il faut s’en prendre. À partir de biomatériaux, il renouvelle la chapellerie en modélisant en 3D et en fabriquant à l’aide d’imprimantes 3D ses créations.
Helen Kirkum
C’est la chaussure qui intéresse Helen Kirkum. Elle recueille de vieilles chaussures de toute provenance, ou encore des invendus, et les combine à divers matériaux de récupération.
Phoebe English
En trois ans seulement, le taux de matériaux recyclés dans la fabrication des collections de Phoebe English est passé de 20 à 70%. La designer accorde de l’importance à la longévité des vêtements, en les rendant durables et ajustables.
Et vous, porteriez-vous des vêtements fabriqués à partir de déchets ? Pensez-vous que cette avenue sera empruntée par plusieurs ? Est-ce une voie que plus de designers devraient explorer ?